30 avril 2006

Mon nuage

Mon nuage, c'est cette maison au milieu d'une campagne verdoyante.....
Mon nuage, c'est ce paysage qui me fait tellement penser à la Toscane que j'en viendrais à aimer la campagne...
Mon nuage, ce sont deux Amis, ceux sur qui on peut compter, qui m'accueillent toujours avec une telle gentillesse, une telle générosité, que je me sens riche d'une Amitié que je souhaite à tout le monde...
Mon nuage, c'est une balade en moto sur les petites routes alentours: que je pilote ou que je sois derrière, c'est toujours la même exhalatation, et surtout dans ce lieu particulier....
Mais mon nuage, c'est aussi cette ville aux murs roses, remplie de monde, un peu du Sud mais de façon particulière, au fleuve qui s'étend paresseusement en son milieu, et aux berges verdoyantes...Cette ville si proche de la campagne, de la mer et des montagnes qu'elle est un paradis à elle seule....
Ce sont ses petites rues, ses salons de thé que je ne me lasse pas de découvrir, mais aussi ce magasin de bonbons et gateaux artisanaux, duquel on ressort au mieux avec une sucette, au pire avec un cabas rempli de gourmandises....Des terrasses de café remplies de monde, un accent chantant du Sud, des cartes de restaurant à faire prendre des kilos rien qu'en les regardant....Une soirée entre amis, des rires aux larmes, des projets et des envies qui naissent si facilement au gré des promenades et des rencontres du lieu...

Je suis sur mon nuage ce week-end, et j'y suis bien...Si bien que je me dis que va arriver ce jour où je m'y installerai définitivement....que tout cela ne tient qu'à moi, et que je sais que j'y ai déjà ma place.
Mais pour l'instant, je n'y fais Rien, ce qui ne m'était plus arrivé depuis des semaines entières....Et c'est bon de flotter ainsi....

27 avril 2006

Bilan de la journée

-12 heures de travail consécutif: 3 heures au resto, 9 chez "petites voitures"
-un escadron de gendarmes mobiles à servir en une heure chrono: ils se ressemblent tous, il y en a toujours un qui n'aime pas soit le poisson, soit les haricots, mais globalement ils sont sympas, ils sont polis, et ils empilent leurs assiettes pour me faciliter le boulot, j'ai eu pire, il n'y a pas à dire
-chaleur étouffante et 30 degrés à l'ombre, malgré la pluie, qui n'a sûrement pas rafraîchi l'atmosphère...Un temps à aller prendre des coups de soleil sur la plage, mais je ne vois pas trop où j'aurais pu le caser entre le resto et "petites voitures", on oublie donc...
-je n'aime déjà pas les collants, mais je les aime ENCORE MOINS par 30 à l'ombre, c'est officiel et définitif...Je pense que je vais très vite me faire un ami en l'espèce d'un auto-bronzant, histoire de pouvoir virer ces fameux collants....pour la jupe doublée, ça risque d'être plus difficile, "petites voitures" ne se souciant guère du bien-être de ses employés, surtout dans un aéroport non climatisé....
-une Mégane conduite: ouaaaaaahhhhhh, ça dépote
-un Berlingo conduit: euhhhhhhhhh.....surtout après la Mégane! J'aurais mieux fait de faire les choses dans le sens inverse!
-mon premier casse-couilles, sisi, ça y est, le baptême du feu: le type qui se pointe au comptoir, discute encore 10 minutes au téléphone avec son interlocuteur en me faisant bien comprendre que je n'ai qu'à l'attendre et que je suis à son bon service....pour finir par faire son marché, ce qui donne à peu près: "aloooors, qu'avez-vous à me proposer aujourd'hui?" "eh bien monsieur, ce sera une C4, nous n'avons pas grand chose, c'est un week-end chargé"..."Quoi?? Une C4??? Aaaah, pas question, j'ai acheté ces voitures à mes commerciaux, je ne vais quand même pas rouler dedans, surtout vu le prix que je paye, vous n'avez pas une Mégane cabriolet?"....Après avoir tenté de me négocier la voiture comme un sac de patates, mon casse-couilles est parti...
....
en C4...
Ce boulot va être jubilatoire, je le sens!
-et moi, ben j'ai hérité d'une migraine....

Aspirine, et rebelotte demain!

23 avril 2006

Je joue aux petites voitures

Tant de choses nous ramènent à l'enfance....
Je dois être dans une période de ma vie où je prends conscience de l'importance des expériences enfantines, des souvenirs de mes premières années, mais aussi de ce qui m'attirait....
Un vieil adage dit qu'on revient toujours à ses premières amours, à ses premières idées...Professionnellement, je voulais être fermière, je ne me suis pas encore exilée au fin fond du Larzac avec des chèvres, et je n'en ai pas une envie immédiate, je suis donc sauvée sur ce point-là....Bien que l'idée d'avoir du fromage de chèvre à demeure me paraisse fort alléchante...
Néanmoins je ne suis pas absolument certaine d'avoir voulu être fermière, j'avais choisi cette profession par mimétisme envers une amie d'enfance, et si j'essaye de plonger dans des souvenirs plus personnels, rien ne remonte...

Ce qui remonte par contre, c'est mon amour des voitures....Délaissant Barbie, sa clique de Ken et les poupées, j'ai pleuré et supplié pour avoir un circuit automobile, et une voiture télécommandée...Mon père ce bricoleur a accédé à ma première demande, jamais à la seconde...J'ai donc passé ma toute première jeunesse à baver d'envie devant tous ces petits gars au terrain de jeu qui se baladaient derrière des voitures bruyantes et sauvages, fiers comme des papes avec leur télécommande plus ou moins grosse, avec antenne ou sans...Etant entendu que 1/ il était hors de question qu'ils prêtent leur jouet préféré (pendant au moins 3 jours) et surtout à une fille comme moi et 2/ je rêvais bien sûr de la plus grosse télécommande, avec plein d'antennes, plein de boutons, et une voiture bien sportive....

Il s'avère donc qu'on retrouve ses passions d'enfance....Et non, je ne conduis pas une grosse voiture sportive actuellement...Curieusement, je n'en ai même pas envie, ça ne m'attire pas plus que ça, mon côté suisse pépère a dû un peu trop déteindre sur moi au volant...J'assouvirai le plus vite possible, je l'espère, mon désir de grosse cylindrée et belles virées au guidon d'une moto, dès que possible, ça c'est certain...Il ne me reste que les sous à trouver pour acheter la machine, un détail me direz-vous!

Non, mais je recommence à jouer aux voitures....Déguisée en stroumpfette, avec l'apparence la plus féminine que j'aie pu avoir depuis bien longtemps (depuis toujours, même).....C'est en jupe et chemise que je distribue mes voitures, que je les fais partir, revenir, les accepte, les refuse....Et grandeur nature, s'il vous plaît! J'ai trouvé un travail qui me ramène aux longues heures passées sur mon circuit avec mes petites voitures, les baladant du supermarché au parking, en passant par la maison dessinés et collés par mon père sur une grande toile cirée....J'ai trouvé un travail qui me permet aussi d'enfin utiliser mon obsession devenue instinctive à tenter de reconnaître chaque marque de voiture que je croise, en piéton ou en conducteur, et regarder leur numéro d'immatriculation....Et croyez-moi, c'est utile! Utile d'avoir appris à différencier une Fiat d'une Opel, utile d'avoir passé des heures sur les autoroutes en départ de vacances où ma mère, pour nous occuper, nous faisait jouer à "regarder et deviner" d'où venaient les voitures d'après leur immatriculation....
Et j'adore ça!
Et je pense que j'adorerai encore plus ça quand j'aurai à convoyer des voitures, que je pourrai m'asseoir derrière le volant d'une Mégane, d'une Panda, d'une C5 ou d'une 307, même pour quelques kilomètres....
Je ne sais pas combien de temps ça durera, mais là, je suis redevenue une vraie gamine, c'est sûr et certain!

20 avril 2006

Culture etc....

Déjà une semaine que je n'ai rien écrit....Pas faute d'envie, peut-être faute d'inspiration...Pas mal d'énergie prise ailleurs, dans des choses qui ne le méritent d'ailleurs pas, mais qui sont néanmoins présentes, mangent trop de temps et monopolisent les pensées...
Et puis j'ai plein d'excuses bidon dans ma besace, du type: horaires décalés auxquels il faut s'habituer, deuxième boulot qui prend beaucoup (trop) de place, fatigue et tout et tout...

Bon, tout ça pour dire qu'aujourd'hui je me suis pris une énorme claque culturelle....J'ai enregistré l'autre soir le téléfilm "Les Amants du Flore", me disant qu'il était toujours temps de se cultiver par tous les moyens....
Je l'ai regardé aujourd'hui...
Et j'ai réalisé avec consternation que le seul souvenir de Sartre que j'ai, c'est d'avoir vu "Huis Clos" il y a quelques années, d'en être ressortie tellement déprimée que je me suis embarquée dans la séance nocturne d'un film à l'eau de rose avec Tom Hanks pour retrouver un peu d'espoir dans la vie! Dire de quoi parlait cette pièce, j'en suis aujourd'hui incapable...Par contre le film avec Tom Hanks, je m'en souviens, sisi!
Dire en quelle année ces amants révolutionnaires avaient vécu leur histoire, idem....
Donner une oeuvre de Simone de Beauvoir, autant dire que c'était le bout du monde....
Et je prétends avoir fait des études littéraires, 6 années d'université...A se demander ce que j'y ai appris....
Bon, je le confesse: le téléfilm était nul, mais au vu de mes connaissances catastrophiques, je ne pouvais qu'en sortir plus intelligente....
Sartre, son caractère et sa philosophie ne m'attirent toujours pas, honte à moi...
Par contre j'ai aimé le caractère de Simone de Beauvoir...Je me suis sentie très proche de cette femme aux errances amoureuses, mais au caractère de lionne battante...Et j'ai très envie de lire son oeuvre, et particulièrement de découvrir sa vision du deuxième sexe....

Mais je suis vraiment catastrophée sur mon niveau de culture générale....

12 avril 2006

La manie des listes

Ma maman a toujours fait des listes.
Des listes pour tout, des ptits papiers, des longs papiers, des ptits bouts de cahiers, des agendas. Ca en devenait un sport. Ca l'est toujours, mais avec l'âge, elle a acquis une certaine maîtrise, pour ne pas dire une maîtrise certaine.

Il y a la liste des courses, évidemment: une bande de papier déroulante accrochée sur le frigo, avec un petit crayon suspendu au bout d'une ficelle, sur laquelle elle gribouille dès qu'un ingrédient manque. Sur laquelle je m'amusais à rajouter les choses qui me passaient par la tête: un "raton laveur", parce que, n'en déplaise à Queneau, fut un temps où j'en voulais absolument un comme animal de compagnie....Un peu plus tard et un peu plus sage, "un chien". Je n'ose imaginer combien de fois ma mère a trouvé un chien sur sa liste des courses, mais elle a tenu bon, elle n'est jamais revenue avec, ça ne devait jamais être disponible en rayon.
Et puis le crayon, que les chats de la maison trouvaient follement amusant, et qu'il fallait tailler régulièrement tant il s'usait sur le papier...
Chaque semaine, il suffit à ma mère d'arracher le petit bout du rouleau pour l'emmener au supermarché...Mais ça ne s'arrête pas là, pendant qu'elle fait ses courses, elle trace soigneusement ce qui a été acheté, suit un parcours précis malgré le désordre de la liste qu'elle ne remet pas au propre et qu'elle seule parvient à déchiffrer....

Elle a aussi des listes de cadeaux: petit papier caché dans son agenda où elle note au long de l'année les idées cadeaux qui lui passent par la tête pour la famille, les amis...
Et puis la liste de ce qu'il lui faut quand elle va faire du shopping...Ou celle dont elle pourrait avoir besoin, sans urgence, si elle passe devant certains magasins en m'accompagnant ou au détour d'une balade...
Il y a la liste des projets: les visites à faire, les expositions du moment, les balades dans le coin...A côté de la liste des courses, sur le frigo, s'entassent des coupures d'articles, d'affichettes de théâtre, et je me demande parfois si elle ne les recopie pas secrètement dans un coin histoire d'être sûre....

Et puis, la fameuse liste des vacances!!!Aaaah! Elle mérite un chapitre à elle toute seule: celle que je ressortais une fois par année, sur laquelle était écrite "maillot de bain", "matelas gonflable", "palmes", mais aussi "culottes" ou "jupes", "robes" (et je mets au défi celui qui n'a jamais oublié de culottes en vacances de se moquer! Moi si, et c'est précisément quand j'ai cessé de faire mes bagages avec une liste!)....Celle-là, le problème était de la retrouver: on ne la ressortait que pour les vacances d'été, voir d'hiver (sisi, se côtoyaient sur la même liste "anorak" et "masque et tuba", quand même, on n'allait pas en faire 2!), et avant de commencer les bagages, je me retrouvais toujours à remuer les tiroirs en tentant de me souvenir où je l'avais rangée la fois précédente...
Au tout début, quand j'étais haute comme 5 ou 6 pommes (à 3 pommes je ne faisais pas mes bagages toute seule), je prenais la liste de ma mère: elle était énorme, et se rallongeait chaque année: ça allait de la pharmacie de secours aux vêtements pour elle, mon père, mon frère et moi, en passant par les jouets, les doudous à ne pas oublier...Elle doit d'ailleurs sûrement utiliser la même, si elle n'est pas déchirée et effacée, peut-être l'a-t-elle recopiée, mais en vous en parlant, je visualise encore cette feuille A4 pliée de partout, chiffonée et gribouillée qui avait déjà ce parfum de vacances tant attendues....
Etant devenue grande et responsable, maman m'a demandé de faire ma propre liste rien que pour moi....Elle m'a bien entendu supervisée, mais j'ai fini mes vacances d'adolescente en préparant mes bagages d'après ma propre liste....Elle n'avait quand même pas le même charme que celle de ma mère....

Aujourd'hui, je n'ai plus de liste de vacances...A tort peut-être, il y a des fois où, étant capable d'oublier jusqu'à mon nécessaire de toilette en entier, je me dis qu'il serait bon que je la refasse...Il n'empêche que systématiquement, la veille du départ, je note pour le lendemain sur un bout de papier ce que je ne dois pas oublier de prendre juste avant de partir. Eh oui, j'ai hérité du cartésianisme de ma mère, de sa manie des listes....Sans atteindre son degré de maîtrise, je me défends pas mal moi aussi...
Par exemple étant seule chez moi la semaine ces temps-ci, et ayant une forte tendance aux trous de mémoire en raison d'un encombrement non résolu de mes pauvres neurones, je me fais une liste chaque semaine de ce qu'il faut que je fasse:
-ménage
-repassage
(ces deux premiers points ont une fâcheuse tendance à se retrouver sur la liste de chaque semaine, c'est plutôt contrariant)
-compote de pommes
-ourlet de pantalon (va bientôt être remplacé par: trouver d'urgence une couturière)
-appeler Cédric (honte, je ne l'ai toujours pas fait)
-aller à la pharmacie
-faire les courses (voir liste adéquate!)
etc etc....
Je trace au fur et à mesure, moi aussi...Mais j'arrive rarement au bout à la fin de la semaine...
Je n'ai par contre pas hérité du talent de ma mère pour les listes de courses, qui doit être une spécialisation qui m'a échappé...Pas trouvé le bon truc encore, le petit rouleau du frigidaire me paraît irremplaçable....Du coup, j'achète n'importe quoi, pour beaucoup trop cher, et pas du tout logique...J'ai bien essayé de piquer aujourd'hui même la liste de quelqu'un (qui se reconnaîtra j'en suis sûre), mais pour me rendre compte que finalement j'ai pratiquement la même, sauf que je ne m'y tiens pas...Il faut être rigoureux quand on tient des listes, ma maman me l'a pourtant suffisamment montré.
Je vais aussi chaque jour sur un forum pour lire un post sur les "j'aime, j'aime pas" du jour...En fin de compte, ce n'est qu'un moyen de faire la liste de la journée. Et c'est un exercice très sain, qui permet de faire le point, relativiser les petites choses du quotidien, prendre conscience de l'importance d'autres....Je me dis que même sans le poster sur le forum, je devrais m'astreindre à ce genre de liste chaque soir avant de m'endormir.

Et je pense qu'au sommet de cette liste, il ne faudrait jamais que j'oublie de mettre en numéro 1:
-Etre heureuse
Ca paraît bête comme ça, mais si on fait tous la liste de ce qu'il nous faut pour être heureux, elle pourrait être très simple et à la fois très compliquée...Mais pas souvent très longue...

Alors pour ce soir
-Etre heureuse...
-Et que vous puissiez être heureux
....

11 avril 2006

Expatriation

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Super Frérot.....
Je me souviens encore comme si c'était hier de ce jour de Pâques d'il y a 24 ans où le lapin m'a amené un ptit frère pas du tout en chocola...Qui en plus a eu le culot de se pointer au moment où je me lançais dans une recherche d'oeufs traditionnelle et déjà narrée ici! C'est sûr, en débarquant dans ces circonstances, le frangin avait un certain handicap de départ à mes yeux....Nonobstant qu'il arrivait et donc me piquait ma place de "seule et unique perle des yeux de mes parents" après 6 années de règne totalitaire, il avait choisi son jour! Il a ramé quelques années pour se racheter, il faut bien l'avouer....Il a d'ailleurs fallu que je parte définitivement du cocon parental où il s'était à son tour chaudement installé pour que les relations deviennent saines et plaisantes entre nous...
Et ne faisant pas les choses à moitié, j'ai non seulement quitté le nid, mais quitté le pays...
Et il me manque, sisi, je n'aurais jamais pensé dire ça un jour, mais il me manque.
En 6 ans d'expatriation, j'ai manqué 5 de ses anniversaires...

C'est toujours dans ce genre d'occasions que la petit piqûre de rappel se manifeste, me rappelant que l'expatriation n'est pas une herbe verte et parfaite, et qu'il y a aussi quelques inconvénients: anniversaires de proches ou famille, naissance du premier enfant de l'ami d'enfance qu'on verra bien plus (trop) tard, mariage qui tombe précisément peu de temps après qu'on ait trouvé un boulot et donc pour lequel on ne peut pas prendre de jours de congé, ruptures et souffrances à distance, pour lesquelles on n'est pas assez présente pour s'assurer qu'on remplit pleinement son rôle d'amie-confidente-personne se devant d'être là...
C'est dans ces moments où je finis par se demander quelle mouche m'a piquée à aller visiter d'autres lieux, quittant mon lac et mes montagnes pour un pays certes limitrophe, et pour lequel j'ai toujours ressenti une attraction magnétique, mais qui ne me promettait pas forcément monts et merveilles...

J'ai eu il y a peu une altercation avec mon père à ce sujet. Qu'on soit bien clair: avoir une altercation avec mon père est la chose la plus commune qui puisse m'arriver! Le jour où j'écrirai que j'ai passé des moments remplis de sérénité et d'amour filial avec mon père sera à marquer d'une pierre blanche: j'aurai peut-être enfin résolu mon fichu problème d'Oedipe? (je me demande bien où est Oedipe chez moi, mais je m'égare)...
Donc mon père est lui-même un expatrié. Expatrié depuis la plus petite enfance, n'ayant jamais trouvé ou connu ses racines, n'ayant jamais su dire clairement d'où il venait; Italien né en Tunisie et ayant déménagé en Suisse à 20 ans pour ne plus en bouger, quel est son pays d'enfance? Je comprends ces difficultés, mais là où c'était une souffrance pour lui, c'était pour moi le symbole d'une merveilleuse internationalisation....
Et son seul espoir était de permettre à ses enfants d'avoir les racines qui lui avaient toujours manquées, avec l'ouverture d'esprit transmise dans l'éducation....Trop bien réussie en ce qui me concerne, cette éducation, qui m'a poussée à perpétrer les errances familiales en quittant donc mes racines et mon pays natal et, dans la foulée, en réalisant le rêve de ma mère....Quand on dit que la famille n'est jamais loin, ce n'est pas faux...
Mon père n'a pas supporté mon départ. Pour les raisons expliquées, et, soyons francs, parce que c'est un Italien papa poule qui ne se remet pas de l'éloignement de sa fille chérie et aimée....Cf le despotisme que j'ai exercé avant l'arrivée de Super Frérot.

Si je peux comprendre les raisons de mon père, je ne me rangerai pas à sa vision radicale des choses, à savoir: la seule solution serait que je retourne en Suisse...On en revient à Oedipe, à mon désir d'affirmer que je tiens ma vie en main, mais aussi à ma certitude absolue que ma vie, c'est en France que j'ai à la vivre....Non pas que je ne reviendrai jamais en Suisse, il m'est arrivé d'y songer, et en plus il y a peu...Mais ce ne serait pas un choix décidé et heureux dans l'immédiat, maintenant je ne peux rien présager de l'avenir et je ne veux pas me fermer des portes pour des principes aussi idiots que de continuer à m'opposer à mon père (encore que, haha...)

Mais depuis mon "exil", j'ai néanmoins révisé ma vision de l'expatriation....On va dire qu'en 6 ans, j'ai eu le temps de goûter au meilleur et au pire de l'expérience...et encore, je le dis du bout des lèvres, ne m'étant jamais éloignée à plus de 5 heures de TGV du nid familial (fort heureusement pour l'état mon père qui trouve ça déjà le bout du monde), j'ai toujours du mal à me considérer comme une réelle "expatriée". Il n'empêche qu'ayant lu un article récemment sur l'immigration, j'en ai malgré tout vécu tous les aléas.....L'impression de ne plus savoir réellement où on est chez soi (est-ce là où on a laissé famille et amis d'enfance, ou alors là où on tente désespérément de recréer son univers en partant de rien?), l'impression d'être sans cesse entre deux chaises....Mais aussi la découverte de son pays, sa ville natale d'un regard totalement nouveau, et finir par les aimer alors qu'on n'en pouvait plus et qu'on était parvenu à saturation....Bémol: revenir dans sa ville et se rendre compte que tant de choses ont changé qu'on ne s'y retrouve plus, que ça y est, on n'en fait plus réellement partie...Et, bien entendu, l'émerveillement du nouveau pays, d'une nouvelle mentalité, des impressions de liberté qui s'atténuent mais restent toujours dans un coin de tête...
L'expatriation ne se fait pas à la légère. J'en parlais pas plus tard qu'hier avec Florensse, et nous sommes tombées d'accord sur le fait qu'elle ne doit sûrement pas se faire sur un coup de tête..En ça, j'ai probablement eu tort....Il faut le savoir, nos casseroles nous suivent où qu'on aille...Et ont même une fâcheuse tendance à se transformer en marmites.
Une expatriation se prépare. Il faut être au clair avec soi, et parfaitement franc: pourquoi on veut partir, ce qu'on attend de son nouveau pays. Et savoir que même en s'étant préparé le mieux possible, en étant parfaitement lucide et franc, il y aura des bas, difficiles à gérer. De merveilleuses choses aussi néanmoins. Et que l'important, c'est que la moyenne reste toujours du bon côté de la balance.
C'était très long, je crois que le sujet me tient à coeur...
En attendant...
Bon anniversaire Frérot. Et tu m' manques...

08 avril 2006

(Nouvelle) Naissance?

Me voilà toute nerveuse aujourd'hui....
Ce blog m'a échappé en cette date du 7 avril....Ca y est, de petit oisillon, il a déployé ses ailes, et il a essayé de prendre son envol...Un peu maladroit, tel l'adolescent qui sait qu'il doit sortir du nid, mais se dit que malgré tout, c'est bien chaud, bien douillet à l'intérieur....

Je suis fort poétique ces temps-ci, croyez-moi, ce n'est pas mon nouveau travail qui me fait cet effet (devoir ingérer 8 heures par jour des procédures de qualification clientèle et location de voiture seule devant un écran ne rend pas plus poète que ça)....C'est peut-être l'odeur de printemps qui s'installe de plus en plus fermement...

Bref, donc, le voilà envolé...Ca me fait drôle, je n'ai plus vraiment de contrôle...
Tout d'abord, mon premier commentaire...Et d'ailleurs non, en fait c'est le second!! Du coup en reprenant mes posts, je réalise qu'une certaine Debs a commenté mon troisème post...Et en regardant le profil, mon blog a déjà traversé l'Atlantique! Ouah, pour un premier vol, ça assure!!
Et aujourd'hui, Florensse....
Alors merci à toutes les deux....Grâce à vous, d'un coup, ce que j'écris a pris corps, a obtenu une substance, une dimension, comment dire...C'est à la fois grisant, mais aussi très angoissant, surtout quand, comme moi, on a toujours (trop) à coeur de plaire, de ne pas décevoir, de faire au mieux....Je ne pense pas que ce soit le principe d'un blog, mais ça ne disparaît jamais suffisamment, quand on l'a comme ça chevillé au corps...
Et puis j'ai aussi fait passer mon url...A quelqu'un d'autre, que j'admire dans son talent d'écriture, une personne qui a certainement participé à me faire reprendre le stylo (clavier)....Et c'est comme si ça y est, je l'avais moi-même poussé hors du nid en donnant son nom....J'élargis le cercle de lecteurs, et moi qui, toute ma vie, n'ai écrit que pour une seule et unique lectrice, et sans jamais, jamais, avoir envie de devenir "publique", c'est un grand pas aujourd'hui, quelque chose de totalement nouveau....Gwé, j'espère que tu ne m'en voudras pas de te faire des infidélités...Mais tu resteras toujours la première avertie, tu le sais bien...

Voilà....et je ne sais toujours pas ce que je vais faire de tout ça...Mais ça y est, maintenant c'est comme si j'étais tenue de continuer...C'est le même processus que ces personnages de nos romans qui prennent leur indépendance, qui d'un coup nous échappent....C'est la sensation que j'ai actuellement: j'ai créé un personnage qui est en train de vivre sa propre vie, et j'ignore totalement où il m'emmènera...Belle aventure que voilà, ne me reste qu'à être à la hauteur...
Encore merci à tous...

07 avril 2006

Frustration

Je suis frustrée....Frustrée d'écriture, frustrée de partages....
Je suis tel le papillon qui vole sans parvenir à se poser....Des tonnes d'idées me traversent l'esprit, viennent s'y nicher, mais dans des moments où je ne peux en aucun cas leur consacrer l'attention nécessaire...Et donc, glissant sur un sol lisse, elles finissent par reprendre leur envol, leur parfum me tourne encore un peu autour, puis finit par disparaître....
Et au moment où je pourrais leur donner toute l'ampleur qu'elles méritent, je me retrouve telle une coquille vide, qui cherche désespérément à se remplir....
C'est fou comme le terme de "coquille vide" revient dans le sujet ces temps-ci: pas plus tard que tout à l'heure, une Amie utilisait ce terme, à bon escient, pour essayer de m'expliquer précisément le manque de profondeur qu'elle ressentait en moi...
Je m'éparpille...Je me laisse submerger, et le meilleur exemple est probablement que je parviens à écrire pour ne rien dire, ce qui est fort gênant, et pour moi, et pour mes quelques rares lecteurs....
Je ne vais sûrement pas prétexter ces excuses futiles et usuelles....J'ai recommencé à travailler, je l'ai tellement voulu que je ne vais pas me rabattre là-dessus maintenant! Je cherche à cumuler les tâches, je l'assume tout autant....
Et puis c'est au-delà de tout ça...On peut avoir des miliers de choses à faire, et les vivre pleinement à 100%, chacune d'elle, quelle qu'en soit la durée...Je le sais, parce que je l'ai vécu, il y a un moment déjà, mais je l'ai vécu...je suis donc d'autant plus inexcusable de ne pas parvenir à faire renaître ces sensations qui sont certainement les plus justes....

Voilà en substance....substance très éthérée....J'ai des centaines de papillons dans la tête, j'ignore leurs couleurs, mais leur parfum portent tous le même message: trouver la place juste, assumer les conséquences, faire les bons choix, et s'y sentir bien...

Oula, pour un peu, je deviendrais presque nostalgiquo-poétique!...

05 avril 2006

Femme active

Je m'émerveille toujours de voir à quel point le temps est élastique....
Hier encore, ou plutôt en fin de semaine dernière, je remplissais péniblement ma journée entre des recherches d'emploi, les balades du BalaisBrosse, des balades de moi-même qui devenaient indispensables pour mon équilibre psychique mais aussi pour ma cellulite, le ménage, quelques extras au resto d'en face pour se donner l'illusion que je n'étais pas complètement sortie de la vie active....
Ce matin, je me réveille une demi-heure en retard, il me faut dans l'heure impartie (puisque j'ai méchamment mangé le quart de mon planing) caser la sortie matinale du BalaisBrosse, la gamelle à faire pour mon déjeûner, une douche, du maquillage indispensable (ces temps-ci je peux dire que sans anti-cernes, je frôle la transformation en zombie) et toutes ces choses qu'on fait habituellement après avoir mis les pieds par terre le matin, mais sans s'en rendre compte, ni réaliser le temps qu'elles prennent...
Et hier, pour la première fois depuis très, très longtemps, j'ai à peine eu le temps de m'asseoir dix minutes devant mon écran, vérifier mes mails, faire le tour de mes sites et blogs habituels, avant de gicler hors de mon tailleur jupe (sisi, ce n'est pas une illusion, vous l'avez bien lu, j'ai porté un tailleur jupe et ça n'est pas prêt de s'arranger) dans un pantalon pour aller enchaîner sur le service du soir en face....

...Ca s'appelle redevenir une femme active...

Non pas que j'aie été passive...Du moins pas trop, je l'espère...J'ai toujours tenté de désespérément garder un contact avec le monde professionnel, au travers de la restauration, puis de diverses démarches gracieusement proposées par l'anpe....Mais c'est sûr que ça faisait plus de deux ans que je n'avais plus un réveil pour me lever tous les matins, des horaires certes changeants mais néanmoins fixes, des jous de congé réguliers, une équipe de travail avec une hiérarchie, et surtout des objectifs à remplir....
Je suis depuis hier une Stroumpfette active, et j'ai l'impression de devoir tout réapprendre de la vie professionnelle...A 30 ans il serait temps, et ce constat me laisse malgré tout un petit goût amer dans la bouche....
Je ne peux pas dire que j'en suis malheureuse. Ca non! J'ai attendu cet instant depuis des mois, ne sachant plus quel cierge brûler, à quel saint me vouer pour enfin trouver un emploi fixe et "définitif", si on peut de nos jours parler d'emploi définitif....
Je sais pourtant que ce poste n'est pas une consécration, à peine un marche-pied...C'est un retour à un statut que je n'aurais jamais dû perdre, et qui, le temps d'être mis entre parenthèses, a tout bloqué et m'a empêché d'évoluer....
Je sais que ce n'est pas ma place...Je sais que mes aspirations sont bien, bien différentes de ce que je suis amenée à faire, de ce à quoi je me forme ces jours-ci, 8 heures par jour devant mon écran...Je sais qu'au lieu de prendre une autoroute, ou au moins une route nationale, j'ai pris un petit chemin de traverse avec quelques pierres bien pointues et dangereuses pour mes roues de vélo fragiles....J'ai fait ce choix un peu malgré moi, ça a plus été une conséquence de "non choix" que de choix réels et j'essaye d'en assumer les conséquences malgré tout...
Et puisque ma nature profonde est, après des périodes d'abattement de durée indéterminée, de positiver, d'essayer de tirer ce qu'il y a de meilleur dans ce que je vis, je me dis que ce chemin, aussi caillouteux soit-il, finira bien par m'amener là où je le dois, là où je veux être, professionnellement et personnellement....Qu'il suffit que je cesse de faire des "non choix" pour finir par en faire de plus tranchés, et peut-être enfin la route redeviendra-t-elle pratiquable...
Et qu'en attendant, je peux apprendre de ce que je vis...
Et simplement savourer l'idée que je peux à nouveau parler de collègues, que je peux remplir mon agenda de choses à faire, parce que je n'aurai plus assez de temps dans la journée pour m'en souvenir, que je risque d'avoir des journées bien remplies, et qu'à 23H30, j'ai plutôt intérêt à éteindre la lumière et cesser d'écrire pour ne rien dire, parce que demain, il faut que j'entende mon réveil....
Et prendre la résolution de profiter de l'aubaine d'avoir un emploi "garde-fou" et un peu de monnaie grace à mes extras pour mettre de l'argent de côté, et me former à ce que je veux vraiment faire....
Pourquoi pas?