09 mars 2007

Lieux magiques

J'ai réalisé tout à l'heure, en revenant d'un rendez-vous pas des plus agréables (ce qui est d'ailleurs assez récurrent ces temps-ci, par la force des choses) que j'avais trouvé une forme de "carré magique" dans ma ville.
Je dirais 1 kilomètre carré tout au plus. Ce kilomètre dans lequel j'ai rencontré trois personnes, à trois moments différents de ma vie, qui m'ont apporté beaucoup de bonnes choses. Et je me dis qu'on devrait être beaucoup plus attentif à ce genre de circonstances, et faire un peu plus confiance à ce genre de hasards qui n'en sont pas vraiment, si on veut y croire.

Dans ce carré magique, qui n'est en plus pas le plus laid de ma ville, loin de là, et qui la domine quasiment, j'ai d'abord trouvé mon ophtalmo: je ne l'ai pas rencontrée là, mais je suis allée à son cabinet. Et c'est grâce à elle que je me suis enfin faite opérer, il y a trois ans, et que j'ai exaucé l'un de mes rêves les plus chers, celui de ne plus porter de lunettes. Je me souviens de la lumière aveuglante sur les pavés de la cour devant chez elle, alors que même mes lunettes de soleil me protégeaient à peine.

Il y a quelques mois, en choisissant un peu au hasard un homéopathe, parce que je sentais l'importance d'aller en voir un, je réalise qu'il a son cabinet à quelques pas de l'ophtalmo: petit lieu chaleureux, rempli de couleurs, de douce musique classique, un lieu hors du temps où l'on oublie un moment les soucis. Je ne l'ai vu qu'une fois, il m'a bluffée pendant une séance, je n'y suis pas retournée parce que ce n'était pas forcément judicieux, mais je savais que ce lieu était un endroit potentiellement accueillant, et c'est important d'avoir des "coins refuges" comme ça.

Et enfin il y a trois semaines, encore par hasard, je suis tombée sur le cabinet d'avocat à trois pas de mon homéopathe, et donc à six de mon ohptalmo. Un avocat, on va très rarement le voir pour de bonnes choses, et c'est en l'occurrence mon cas. Même si ce n'est pas un drame, jamais je n'imaginais mettre un jour les pieds dans un cabinet d'avocat, et ça continue à me paraître irréel. Et pourtant, dans un choix encore purement aléatoire, me voilà à tomber sur une femme humaine, compréhensive, à l'écoute, très disponible, et très peu chère, ce qui est quasiment une contradiction dans ce genre de profession qui porte tant d'a priori. Alors voilà, là aussi je ne serai pas amenée à la revoir encore très souvent (heureusement!), mais je sais qu'elle est quelqu'un de bien, que je peux m'en remettre à elle.

Dommage que bientôt, je doive quitter cette ville, mais je sais que désormais il me faudra chercher des carrés magiques dans mon nouveau lieu, il y en aura forcément. Et puis en regagnant ma voiture tout à l'heure, je suis passée devant le cabinet d'un ostéo: je n'aurai pas le temps d'y aller avant de partir, mais je sais que si j'avais dû choisir désormais, j'aurais tenté celui-ci, sans aucune autre garantie que celle de l'emplacement de son cabinet, ce qui est suffisant au vu de toutes mes constatations!

03 mars 2007

Funambule

Je suis un funambule, sur une corde raide. J'avance prudemment, un pied devant l'autre, je compose avec le vide autour de moi, celui de mes propres angoisses, de tout ce que j'ai à construire, celui, de l'autre côté, de ses colères, de ses rebellions.
Chaque jour, lorsque je me lève, j'ignore quelle en sera l'humeur, ce qu'il faudra que j'affronte, à moins que ce ne soit un jour de répit. C'est probablement pour cette raison que je ne parviens pas à me réveiller le matin, qu'il me faut tant de temps pour émerger.
J'ignore où la corde se terminera, le 19 est une première étape, peut-être comme un refuge temporaire, mais je ne sais ce qui m'attend derrière. J'essaye d'imaginer ce fil, je sais déjà de quoi il sera fait, je sais aussi qu'il sera solide, je sais de même qu'autour de moi, de puissants filets se tissent, pour me retenir en cas de chute: des présences, des bras, des sourires, des encouragements.

Je ne suis pas seule, mais là haut, sur mon fil, avec parfois le vertige de tout ce qui m'attend et m'entoure, j'avance avec hésitation.