25 février 2007

Panique

Il y a comme ça, des jours où la panique m'envahit, plus que d'habitude. Des jours où j'ai plus de temps pour penser, où mon esprit qui ne s'arrête jamais tourne à plein régime, et tout à fait inutilement. Des jours où je me laisse envahir par tout ce qu'il me reste à faire, tout ce qui m'attend encore, émotionnellement, concrètement, et où devant la liste, je sens l'angoisse me submerger. D'habitude, je tente de désamorcer la bombe en me raccrochant à ce qui me rassure, à ce qui m'est connu. Mais quand je reçois un mail d'encouragement de mes parents, qui me disent qu'lis admirent ma force de caractère, et que ça ne ma calme pas, pire, que ça réactive encore l'angoisse, je sais que là, je n'ai plus qu'à me mettre sous les plumes, à la rigueur m'assomer avec un cachet, et attendre que ça passe.
Demain il fera jour, et je dois être une solaire, en général quand la nuit s'estompe, j'ai tendance à trouver les choses moins insurmontables.
Encore que ces temps-ci, même en plein jour, elles me paraissent très inaccessibles.

Aujourd'hui était une journée de ce type. Le boulot m'a tenue éveillée, mais il y avait si peu à faire que je ne parvenais pas à fixer mon esprit sur autre chose. Le passage fugitif d'une personne que j'apprécie m'a changé les idées...trois secondes et demi.
Je pense à ce qui m'attend émotionnellement: le départ, que je suis incapable d'envisager concrètement, certains actes symboliques que j'aurai à accomplir, et qui, même s'ils peuvent paraître dérisoire au regard de tout ce qui a été accompli et dit, me paraissent d'une lourdeur éprouvante.
Et puis il y a toutes ces démarches aussi, qu'il va falloir que j'affronte à nouveau, dès lundi: appeler divers services, mettre en place un changement d'adresse, préparer mon départ du boulot aussi, en faisant mes adieux à une équipe dans laquelle je me sentais intégrée, appréciée, en espérant que celle qui m'attend là-bas, à l'Ouest, sera de la même qualité.

Beaucoup me disent qu'ils sont fiers de moi, je suis fière, moi, d'avoir des Amis qui me disent ça, avec la sincérité qui les caractérise, sans parler de ma famille. Mais dans l'immédiat, je suis très loin d'être fière. Je ne suis pas fière d'être terrorisée par des choses qui sont d'une simplicité aberrante pour le commun des mortels, pas fière d'avoir attendu si longtemps, et pas fière aussi d'être encore capable, malgré tout, de douter, non pas de ma décision, mais de la façon dont je le fais, de sentir encore de la culpabilité.
Bon, c'est dit, je ne sais pas si ça m'a soulagée.
Maintenant mon chat me tient chaud, et peut-être qu'il acceptera de m'alléger d'une partie de mes peurs.