28 novembre 2006

Quand le jazz est là....

La musique, entre Super Frérot est moi, ça n'a jamais été l'accord parfait. Tout juste avons-nous pu trouver un terrain d'entente sur le répertoire classique, lui ayant fait du violoncelle des années durant avec une fidélité qui n'a été trompée que par la guitare (sèche puis électrique) et encore, il revient à ses vieilles amours. Quant à moi, j'ai débuté par la flûte à bec dont j'ai réussi, assez fièrement, à sortir des sons autrement plus engageants que ceux que l'on demande aux pauvres élèves des petites classes, puis je suis passée rapidement par la clarinette, pour me fixer sur mon amour de toujours, le piano....Que j'ai dû abandonner avec mon déménagement, et il me manque toujours. Aujourd'hui, avec le papillonage qui me caractérise, je serais tentée par le violon. Ou le violon et le piano, mais je pars du principe que ce n'est pas tout de suite que je pourrai me repayer un piano, et qu'un violon, ça prend un peu moins de place.

Concernant la musique du quotidien, là c'est le clivage assuré: Super Frérot milite activement pour toute musique "anti-commerciale", et moi, écoutant Europe2 et RFM en alternance, je ne peux que plonger dans "l'horreur impossible à écouter et qui ne peut pas se prétendre musique" selon l'avis du susnommé.
Il y a peu encore, le jazz nous mettait également d'accord sur sa difficulté de compréhension, et le très peu d'enthousiasme qu'il provoquait à nos oreilles....Je franchissais une longueur supplémentaire en prétendant que c'était une musique qui me faisait hurler, que je ne pouvais pas rester dans une pièce où du jazz était joué, bref que jamais ô grand jamais nul ni personne ne pourrait me faire changer d'avis!
Super Frérot n'a pas eu le choix, lui. Ou du moins il a vite vérifié l'adage qui parle des cons et des changements d'opinions: recruté ici et pour les besoins du travail, mais aussi du porte-monnaie, il a profité de l'occasion pour se lancer dans la grande et difficile conquête du jazz. J'ai observé ça avec admiration, surtout en lisant des articles qu'il avait rédigés alors qu'il n'est qu'un tout novice dans le milieu. Mais ça ne m'a toujours pas donné envie de découvrir.

Super Frérot ne doit sûrement pas désespérer, tôt ou tard, de transformer sa grande soeur en adepte de musique tolérable et écoutable. Je crains que cela s'apparente à la volonté de conquérir un sommet himalayen, je serai toujours un public bien plus éclectique que lui. Mais pas du tout contre des découvertes, je n'ai pas honte d'avouer qu'il y a peu, j'ignorais tout de Radiohead et que c'est le CD de leur concert accoustique qui m'a fait les apprécier...il y a une année! C'est donc de cette manière que j'ai accepté un billet de concert samedi dernier pour....un concert de jazz! Tout arrive, même ça! Bon, pas n'importe quel jazz....C'était quand même eux!
Même si je n'y connaissais rien!
Mais si je suis le topo du Frérot, c'est déjà LA formation classique du jazz: piano, contrebasse, batterie. Si j'en crois toujours le même Frérot, les quelques articles, et surtout les réactions de la salle, ce sont des superstars du jazz, et des supers pros dans leur domaine.
J'avoue, on ne s'est pas moqué de moi. Voir des musiciens pareils sur scène, si on aime un tant soit peu les instruments, la musique et le talent, ça ne peut qu'accrocher. Par ailleurs, une ambiance de salle de concert de jazz, c'est autre chose que l'hystérie devant Robin Williams: ça surprend bien un peu d'entendre siffler pendant un solo, d'avoir des applaudissements qui éclatent en plein morceau ou de voir 4 rappels successifs, mais on s'y fait très vite (sauf pour les rappels, c'est trop tard!). Je n'ai rien compris au concert, autant être franche: là où on me parle phrases musicales, références à d'autres artistes et grands noms (il paraît qu'il y a un pianiste de génie qui s'appelle Keith Jarrett, je ne demande qu'à découvrir aussi!) moi je n'ai entendu que des passages plus ou moins musicaux, plus ou moins faciles d'accès...Je ne prétends pas ne pas avoir frémi une ou deux fois, dans quelques envolées que j'étais bien incapable de suivre.
Mais bon, j'étais plutôt fière de moi: d'abord supporter un concert de plus d'une heure et demi rien que de jazz, il y a peu j'aurais affirmé haut et fort que c'était totalement impossible!
Et mieux encore: je repars avec un lecteur mp3 rempli de leur musique, et je me dis que petit à petit, je vais peut-être bien découvrir ce monde si obscur...

Je sais pas pourquoi, j'ai la sensation qu'au moins une personne, en lisant ces lignes, sourira de triomphe: oui, ok, je te suivrai dans les caves à jazz à ma prochaine visite chez toi!

3 Comments:

At 2:16 AM, Anonymous Anonyme said...

Tu va déjà commencer par repartir avec un cd bonus bourré de Jarrett et de Brad Mehldau ouai...

 
At 1:39 PM, Anonymous Anonyme said...

J'aime beaucoup la tendresse que l'on sent à l'égard de ton frère en filigrane à ce billet...

 
At 2:41 PM, Blogger Floh said...

Frérot: wéééééééééé ou comment te demander quelque chose via le net alors que tu es dans la pièce d'à côté!! Trop forte je suis :)))

Flo: pfff, ben tu vois non, j'avais pas retenu Keith Jarret, mouarf! Et puis pour le bon vin, le vieillissement et toussa, je veux bien, mais si je pouvais encore me bonifier avant la quarantaine, ça m'arrangerait hein ;)

Anne: et si tu savais pourtant ce qu'on a pu se détester, se crier dessus, il en témoignera ;) Je pense très fort à toi surtout ces jours-ci, tu sais quoi, j'ai même rêvé de toi et Cro-Mi, huhu :) Bises

 

Enregistrer un commentaire

<< Home