28 octobre 2006

Epistolaire

Passablement inspirée par certains articles de ces derniers temps, j'ai repensé à mon rapport à l'écriture, et particulièrement aux correspondances classiques, transmises par notre amie la Poste qui, rappelons-le, ne sert pas qu'à faire la file aux recommandés à l'heure où il y a toujours du monde, qu'on y aille le lundi à l'ouverture ou le mercredi en plein après-midi...

Donc je me rappelle que plus jeune, je guettais avec impatience l'heure du courrier, le facteur, qui m'amènerait forcément une lettre de mon amoureux, de mon amie du bout du pays (le monde était encore trop vaste pour que j'y entretienne une correspondance) ou une carte postale d'un camarade en vacances. Les semaines où rien n'arrivait, c'était la déprime assurée, je détestais les dimanches car il s'agissait des seuls jours sans courrier! Aujourd'hui, j'adore le dimanche, c'est le seul jour où je suis certaine de ne pas ouvrir ma boîte aux lettres sur une sale nouvelle...Pour le coup, ce n'est pas un changement des plus joyeux.
Ecrire une lettre n'était pas long pour moi: je me créais une ambiance, musique, heure, papier, plume ou stylo, pas question de faire des petits dessins, vu ma qualité de dessinatrice ça aurait été plus rébarbatif qu'autre chose, mais la couleur, la taille de l'enveloppe, carte postale ou papier à lettres, tout avait son importance. Pas de brouillon, il s'agissait de coucher les mots comme ils venaient, et de me livrer telle quelle au moment, comme, je le suppose, nous nous livrons aujourd'hui grâce au mail. Mes amis ont reçu tantôt de jolies lettres calligraphiées, ou des feuilles à carreaux gribouillées tant bien que mal à la va vite.

Ca me manque, je l'avoue.
Et pour autre chose que le fait de concurrencer les factures.
Ca me manque, parce que j'ai toujours aimé voir les écritures des gens, et que la forme du papier ou l'image d'une carte révèle bien plus sur l'expéditeur qu'un simple format standard d'e-mail. Et pourtant jamais, au grand jamais, je ne souhaiterais revenir en arrière, le mail a été pour moi une ouverture vers l'extérieur, la possibilité de garder des contacts encore plus réguliers avec ceux que je connais mieux ou moins bien. Mais recevoir une carte de mes parents, de ma marraine ou de mes amis en vacances illumine en général ma journée.
Il ne me reste aujourd'hui que deux personnes avec lesquelles j'entretiens tant bien que mal une correspondance écrite, parce que l'une n'est pas passée à l'informatique, et que l'autre semble avoir toujours préféré cette option. Ils incarnent une tradition quasiment perdue, et me rappellent l'époque où l'écrit était quelque chose de bien plus fluide qu'aujourd'hui pour moi.
Mais ça, c'est le prochain chapitre!

3 Comments:

At 1:11 PM, Anonymous Anonyme said...

Tant mieux si ça t'inspire !

C'est drôle, quand j'y pense, la personne à qui j'écris le plus "à la main", c'est aussi à lui que j'écris le plus d'emails...

Mais c'est vrai que le courrier éléctronique a ranimé mon goût pour la correspondance écrite, même si moins jolis (mais ouverts le dimanche...)

Vivement la suite, alors !

 
At 9:02 PM, Blogger Floh said...

Anne: tu as de la chance, chez moi l'email a tué la correspondance écrite...Avec les bons et mauvais côtés décrits, mais l'ouverture du dimanche est imparable, c'est un fait ;)
Merci encore pour l'inspiration, la suite arrivera, dès que je peux ;)

 
At 11:23 PM, Anonymous Anonyme said...

Je te rassure, il reçoit genre une lettre et deux petits mots griffonnés sur une carte par an, contre deux ou trois emails par semaine ! Faut pas déc', non plus :-D

 

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