05 septembre 2006

Accalmie automnale

Je n'ai jamais aimé l'automne...Il faut dire que là où je vivais, c'était la fin de quelque chose, et pas encore le début d'une autre:
Plus assez chaud pour les baignades, les petites jupes, les shorts et les vêtements légers portés au mieux deux mois....plus de sorties tard le soir, la rentrée scolaire ou universitaire, les jeans et les gros pulls qui revenaient au galop avec les méininges à réactiver...
Et pas encore assez de neige sur les sommets pour empoigner les skis et profiter du froid glacial sur le visage en dévalant les pistes. Trop de saupoudrage blanc pour les balades en montagne, pas assez pour le reste, bonne à rester assise au bord du lac à contempler ces montagnes qui me nargueront jusqu'au mois de décembre au plus optimiste pour enfin les rejoindre et en profiter comme il se doit.
Bref, l'automne était interminable, pluvieux, brouillardeux et déprimant au possible...

Et cette année, comme tout peut arriver, pour la première fois, j'aime l'automne! Certes, j'ai changé de région: j'habite désormais dans une contrée où l'été indien peut prétendre s'inviter chaque année, où de toute façon il n'est pas question de skier, et où à priori les shorts et débardeurs sont de mise au moins jusqu'à mi septembre, avec les baignades et les grillades qui vont de pair.
Mais là, c'est autre chose...
J'ai vécu cet été, ces deux mois de chaleur (pas intense, au vu de l'état catastrophique du mois d'août mais bon, ça a fait une bonne moyenne) comme une effervescence qui, ajoutée à la fatigue de mon travail, mes états d'esprit et les nouvelles habitudes à prendre, m'ont donné l'impression d'avoir la tête qui tournait au quotidien: du monde, des voitures, du bruit, l'impossibilité de dormir sereinement...
Pourtant depuis quelques jours, tel un soufflé qui se dégonfle en douceur, je sens l'apaisement tomber sur le bord de mer...Il y a encore du monde, mais juste le week-end, de façon raisonnable: finis les hurlements de la foire d'à côté, les cortèges de voiture, moto, vélomoteurs à partir de minuit...Une douceur dans l'air, la lumière qui change, plus dorée, moins éblouissante, moins crue, plus subtile, des tons rosés, rougeoyants....Certes, on perd des heures de soleil, mais même ça, je le vis agréablement. Un repos bien mérité, comme si la nature prenait enfin un grand souffle d'oxygène, et comme si je parvenais à me réapproprier ces lieux, retrouver mes marques, et cesser de me sentir envahie à chaque centimètre carré, quoi que je fasse, où que j'aille. Le plaisir d'arpenter le marché, encore bien fréquenté, mais sans avoir une profonde sensation d'agoraphobie qui se développe....Des senteurs humides et fraîches, le silence nocturne, le lever de soleil brouillardeux...

Oui vraiment, je crois que je commence enfin à aimer l'automne, à 30 ans, on change encore!

6 Comments:

At 1:57 PM, Anonymous Anonyme said...

Eh, miss, t'as un peu d'avance pour cette note ! Là, on est encore en été. Il reste même pas loin de 18 jours a en profiter :D

 
At 12:22 PM, Blogger Floh said...

On joue avec les mots, je me sentais vraiment en automne par rapport au plein été du mois de juillet!
Il faudrait peut-être trouver un autre nom alors, pour cette partie de l'été? ;)

 
At 12:52 PM, Anonymous Anonyme said...

Heureusement qu'on change encore ! Et j'espère bien jusqu'à la fin, dis donc !

C'est drôle, je ne raisonne pas par saisons mais par mois. L'automne, jolies feuilles brunies, pull juste un peu chaud mais soleil (levé plus tard, couché plus tôt), ça peut être bien. Mais novembre et février, mois mouillés gadouilleux, pouark !

 
At 8:54 PM, Anonymous Anonyme said...

Mais non voyons, février c'est le mois du ski, du blanc et de la fondue !

 
At 2:16 AM, Blogger Floh said...

C'est vrai que les a prioris sur les mois, je les ai aussi...Encore que d'un endroit à l'autre, certes, un même mois peut avoir une signification différente: Super Frérot a raison, pour moi février c'étaient les vacances au ski, le vrai froid, les fondues....Novembre, je n'ai pas encore trouvé par contre, parce que ça reste résolument le mois le pire, pas encore de ski, trop de neige, beaucoup de pluie, énormément de brouillard...Et à l'époque, pas encore Noël, trop loin des cadeaux ;)
Ca ne fait pas longtemps que je raisonne par saisons, peut-être depuis que j'habite dans une région où justement, elles ne sont plus si bien marquées, du moins les 4 ;)

 
At 3:19 PM, Blogger Floh said...

C'était avant de te connaître, ma chère, tu le sais bien ;)
(rame, rame, rame)

 

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