08 juin 2006

Tourbillon

Il suffit de fort peu de choses, parfois une soirée cinéma, qui s'annonçait tranquille et destinée à simplement partager une amitié naissante, puis un coup de fil pour que cette sensation de passer dans une autre dimension, dans un autre univers se déclenche, et entraîne une réaction en chaîne....

Et plonger dans tout ce que la nature humaine peut avoir de noir et de désespérant....
Et courir les rues de sa ville à une heure du matin pour essayer de trouver une permanence de gendarmerie, parce que son amie est en larmes, vient de se faire battre une fois de trop par son mari, devant ses enfants, et qu'elle ne peut plus respirer tant elle est en état de choc et a mal....
Et la prendre en charge, comme on prendrait en charge un petit enfant, mais en souhaitant du plus profond de son coeur qu'un enfant ne subisse jamais ça, alors qu'on sait très bien que quelque part dans le monde ça arrive encore et encore, que ce soit un enfant, un adulte, une femme, un homme....
Et se démener pour l'emmener chez le médecin le lendemain parce qu'à deux heures du matin elle ne tenait plus sur ses jambes, puis passer une heure et demi à la gendarmerie avec à peine 5 heures de sommeil en ayant vraiment l'impression que le monde continue de tourner, que la vie brille, au moins autant que le soleil, mais que là où on se trouve, c'est une zone d'ombre si rarement éclairée et réchauffée....

Et le pire, peut-être....Se rendre compte que ce n'est pas parce qu'on est un père ou une mère qu'on se soucie de ses enfants....Réaliser qu'on peut accuser une femme qui a enfin osé se libérer de ses chaînes, la rendre coupable alors qu'elle n'est qu'une victime, refuser de l'aider, ne serait-ce qu'à garder les enfants, ou même la soutenir moralement, psychologiquement....Pas un geste de tendresse, pas un mot d'amour, d'encouragement....Pas un regard même, que des reproches....Pas une proposition d'aide, c'est moi qui ai dû aller à la pharmacie pour lui chercher ses médicaments...Pas un regard pour ces larmes si mal retenues, tant de reproches et certainement de souvenirs qui ont dû remonter de leur propre histoire, mais l'incapacité de faire la part des choses....Et de ma part, tant de révolte et d'incompréhension....

J'ai eu envie, en rentrant enfin chez moi après 12 heures dans cette autre dimension, d'appeler mes parents, de les remercier, de leur dire que je les aimais, et que simplement le fait de savoir qu'ils seraient toujours là pour moi, quels que soient mes choix, quelle que soit la route que je choisis, ce que la vie me réserve, est le plus beau, le plus précieux des cadeaux que je pouvais avoir reçu sur cette terre...Je n'ai même pas eu le temps de le faire....Mais l'émotion est à fleur de peau, la fatigue aussi, et cette impression de rester "borderline" toujours aussi présente...

2 Comments:

At 3:05 PM, Anonymous Anonyme said...

Mais tu sais comme moi que si l'on veut que le Monde ressemble à ce à quoi l'on voudrait qu'il ressemble... la Compassion il faut l'avoir pour tous même pour ceux qui font naître la révolte...Ce qui ne veut pas dire subir et se résigner mais comprendre et avancer...et a g i r.

 
At 9:51 PM, Blogger Floh said...

Zelda: merci, maintenant il faut qu'elle trouve son rythme, et le courage. Bises à toi aussi, à mercredi au plus tard? Faudra qu'on s'organise
Anonyme (enfin pas tant que ça..): tout est moyen de faire passer un message ;)

 

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