17 septembre 2006

Absence

C'est toujours la même histoire...
Il y a d'abord la hâte de se revoir, de pouvoir enfin profiter un long moment les uns des autres, pas juste pendant un week-end ou trois jours à la sauvette, mais une, ou deux longues semaines de vacances (pour les uns ou pour les autres, ça dépend, c'est rarement ensemble) où on aura le temps de parler, d'étaler les choses, de prendre le temps....
Et puis la fatigue, la pression s'installent en ce qui me concerne. J'ai le travail, avec des horaires peu évidents à gérer, et les quelques obligations extérieures auxquelles je dois répondre: et chaque moment de libre, j'essaye de les consacrer à mes parents, en me disant que le temps file trop vite, et que j'ai intérêt à vraiment goûter chaque minute, parce que j'ignore si je les reverrai rapidement, ou plus tard.
La fatigue se transforme vite en épuisement, il y a la pression des non-dits, des situations nouées, qui ne se résolvent pas ou si lentement, des tensions qui réapparaissent, mon manque de patience parfois, mon incapacité à me positionner en adulte raisonnable et posée envers eux...Systématiquement cette impression d'être avant tout "la petite fille", qui ne sait pas prendre sa vie en main, qu'il faut continuer à protéger. Le paradoxe étant que d'un côté, j'ai besoin, je ressens cette envie de protection, et de l'autre justement, je m'insurge, je lutte et je veux à tout prix leur prouver que c'est faux, et en général ce genre de démonstration est pitoyable.
Et puis vient le jour du départ -aujourd'hui en l'occurrence- avec cette immense chape de tristesse qui s'abat sur mes épaules, cette sensation qu'une fois de plus je n'ai pas assuré, que je les déçois plus qu'autre chose, que je leur fais du mal. Et cette remise en question, particulièrement exacerbée ces temps-çi: tout serait tellement plus simple si je vivais près d'eux, si je pouvais les voir régulièrement, au compte-goutte de manière à ne pas tout concentrer sur un laps de temps réduit. Ai-je eu raison ou tort de partir, dois-je y retourner, qu'adviendra-t-il puisqu'ils vont encore vieillir, que peut-être d'autres problèmes se poseront, comment est-ce que j'assumerai cette distance qui les fait souffrir, je le sais?
Et je repars dans un schéma d'auto-culpabilité, auto-flagellation, comme si je n'en avais pas déjà assez comme ça!
...
Si quelqu'un sait où se trouve le bouton "off", je suis preneuse! Et puis pfff, ils me manquent!

3 Comments:

At 1:25 PM, Anonymous Anonyme said...

Je ne crois pas que tu les déçoives... je crois qu'ils apprécient le temps que tu leur donnes, et que comme toi, ils aimeraient en avoir plus.

Tu sais, le boulot de parent, c'est aussi de trouver ça bien quand les enfants sont autonomes, hein ?

Allez zou, une bise en forme de bouton "off" !

 
At 2:15 PM, Anonymous Anonyme said...

Anne a été plus rapide que moi ...
Le seul devoir qu'on ait envers nos parents, c'est d'essayer très fort d'être heureux non ?

zelda.

 
At 10:28 PM, Blogger Floh said...

Merci à toutes les deux pour ces mots réconfortants....
Oui vous avez raison, et ils sont surement heureux de ma "relative" autonomie pour moi...
Quant à essayer très fort d'être heureuse, pour le coup, je ne suis pas certaine d'essayer assez fort ces temps-ci, ce qui explique peut-être leur inquiétude à eux....

 

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